Performance en ski de compétition
Pilotage des skis en compétition
Les compétitions à ski sont des courses contre la montre dans un parcours imposé par des portes. Cela nous amène à cerner deux composantes, celle de la tactique et celle de la technique.
Composante tactique du ski de compétition
La tactique concerne les choix que fait le coureur. Elle intègre par exemple la ligne de course, elle prend en compte de multiples facteurs parmi lesquels l’ enjeu que représente l’épreuve pour le concurrent Ces choix sont en général réfléchis.
Composante technique du ski de compétition
La technique concerne les savoir-faire mis en œuvre dans les compétitions. Elle a une action directe sur la ligne de course, est propre à chaque skieur et répond aux nécessités un posées par les paramètres contextuel (neige, tracé, relief, etc.) et aux choix tactiques du skieur.
Les points communs aux disciplines étudiées :
- Une reconnaissance du parcours
- Un départ arrêté et donc une mise en action
- Un nombre de changements de direction minimum imposé par le tracé et donc des manœuvres de carres. Ces manœuvres modifient l’enfoncement des skis dans la neige, leur accroche et leur direction. Ce sont eux qui procurent l ‘appui en courbe.
- Le déplacement du compétiteur comme celui de tout pratiquant se caractérise par la vitesse, les accélérations, les freinages et la ligne de com-se. La lig11e de course est le cheminement réalisé dans le parcours en trace directe, virages com1s ou longs et éventuellement dérapages (dérives), d’où découle la trajectoire (notion mécanique recouvrant la ligne de course, la vitesse et ses variations).
- La vitesse et l’optimisation du glissement. sont constamment recherchées puisque c’est un contre la montre individuel.
Comment progresser en ski de compétition
L’enjeu de cette approche est de définir des« repères propices à l’enchaînement de virages de compétition. Actuellement les entraînements se réfèrent prioritairement à un système constitué des trois composantes fondamentales.
- Les appuis
- La ligne de course
- Le glissement.
Les trajectoires (ou ligne de course) restent centrales, comme le schéma le laisse entrevoir. Elles sont engendrées par le compromis Appuis – Glissement. Le ski, c’est gérer le paradoxe des forces : générer des forces de réaction qui permettent de créer une trajectoire et diminuer les forces qui augmentent le frottement en constituant une source de freinage. La technique, c’est s’adapter à l’environnement et donc faire varier ces forces de contact ski neige. Les solutions sont dans la technique gestuelle et les capacités physiques de l’athlète. La performance correspond à une adaptation, à un moment donné, dans une situation donnée.
Ce qu’il faut savoir pour la pratique du ski de compétition
Comment réaliser de bons appuis à ski
Les appuis se créent au contact ski-neige par une augmentation des forces de contact (les effets directionnels) qui visent à modifier la direction. Les appuis permettent de contrôler la ligne de course par l’exploitation du matériel et celle de la pente qui sert de moteur au système articulé figuré par le skieur cherche à explorer le spectre des appuis en déplaçant le centre d’appui court à appui long, en fonction du matériel, du rayon de la courbe et de l’environnement (pente, neige, tracé, relief … ).
Comment bien glisser à ski
L’optimisation du glissement suppose 1’utilisation de la pente et de 1′ énergie qu’elle procure mais aussi du matériel et des énergies restituées par l’appui. La sensibilité tactile de la prise de carres(« toucher de neige ») est essentielle pour la performance : ne pas freiner ! Le skieur cherche à réduire les forces de contact avec la neige mais aussi avec l’air ( aérodynamisme ). En fonction de l’ environnement (neige, tracé, vitesse, relief. .. ) le pilote va devoir doser entre un lâcher de carres dynamique et une exploitation de l’effet carving des skis. Tout comme la force aérodynamique, la force de contact ski-neige est une source de freinage.
La force de contact ski neige (Fe) s’ exprime indépendamment de la vitesse et peut se décomposer en 2 composantes : la réaction normale du sol (Rn) et les frottements appliqués aux skis (Fr).
Cette force de contact ski neige est une source de freinage du fait de sa composante de frottement qui est exercée de manière parallèle aux skis et de direction opposée au déplacement du skieur. La force de frottement est directement proportionnelle à la réaction normale du sol.
La force aérodynamique (Fa) correspond aux résistances développées par 1 ‘air lors du déplacement du skieur. Cette force peut se décomposer en deux composantes : la force de portance (Po) qui a tendance à alléger le skieur et la force de traînée (fr) q1ù s’oppose à la vitesse.
Préparation d’une course à ski
La ligne de courbe est un paramètre stratégique, qui peut être soumis à tout instant à une adaptation ou à une régulation. Le skieur doit être capable d’anticiper son pilotage en fonction de l’analyse des perceptions qu’il tire de l’espace dans lequel il évolue.
Le pilotage des skis en compétition
Le pilote, ses perceptions et le traitement des informations Le skieur de compétition est un pilote en équilibre dynamique, sensible aux perceptions sensorielles, avec une pensée tactique en anticipation et un savoir technique.
Comment bien diriger ses skis en compétition
C’est un pilote sans moteur, ni accélérateur, dont les pieds sont aux commandes du pilotage. En action, le skieur exploite la dénivellation (énergie potentielle) et la vitesse acquise dans la mise en action (énergie cinétique).
Le matériel, skis-chaussures, est intégré dans le schéma corporel (prolongement du corps).
La chaussure sert de transmission pour les actions produites par Je skieur et pour les forces qui proviennent du contact skis-neige. Elle englobe le pied et le bas de la jambe et permet une prise d’information tactile, à partir de:
- L’appui plantaire (orteils, base des métatarsiens, calcanéum)
- L’ appui languette
- L’ appui spoiler
- L’ appui latéral interne sous malléolaire et sus malléolaire
En équilibre dynamique (ou gestion des déséquilibres)
En situation statique, l’équilibre d ‘un corps est assuré quand le centre de gravité demeure à la verticale de la base du support défini par les appuis au sol (le polygone de sustentation). Ainsi, deux conditions sont réunies, la somme des forces est égale à zéro mais aussi la somme des moments (rotations). En allant plus loin, il est donc possible de dire que plus la base de sustentation est grande, meilleur est l’équilibre. De même, plus le centre de gravité est proche de la base plus l’équilibre est assuré. Les conditions de« stabilité» ne sont pas identiques. Un équilibre dynamique correspond dans le référentiel non galiléen du skieur à un équilibre des forces.
Dans le repère de l’environnement, le skieur gère des déséquilibres pour faire face aux accélérations induites. En effet, le skieur subit la plupart du temps des accélérations, donc il ne peut se permettre de revenir à une stratégie d’équilibre.
L’équilibre met en jeu quasiment l’ensemble des capteurs sensoriels:
- Système labyrinthique
- Vision
- Pressions plantaires
- Proprioception
En déplacement, la tête agirait comme plate-fonne gyroscopique à partir de laquelle s’organisent les ajustements corporels, notamment par la gestion des tensions des muscles extenseurs. La gestion de
l’équilibre est entièrement sous-corticale, non intentionnelle.
Comment se sentir bien en course de ski
Les sensation en compétition
Les sensations ont une valeur informative puisqu’elles renseignent le skieur sur les conditions environnantes (extéroception), sur son état interne (intéroception), sur son corps (proprioception) et sur les relations corps-environnement. Elles peuvent prendre une coloration affective plus ou moins forte sur une échelle plaisir-déplaisir (sensation agréable, douloureuse) et provoquer une décharge d’adrénaline avec la survenue d ‘un événement inattendu (non anticipé). Elles acheminent les informations provenant des canaux sensoriels respectifs au niveau du cerveau et de la moelle épinière. Leur traitement central fonde la perception souvent plurisensorielle qui leur attribue une signification.
Les perceptions en compétition
Les perceptions sensorielles peuvent être inhibées dès lors que le pratiquant n’est pas dans un état optimum. Elles nécessitent un certain relâchement, une répartition de la tonicité entre les parties du corps (entre celles qui sont sollicitées par le travail musculaire et d’autres parties peu concernées, intermédiaires ou mobiles). Elles permettent l’entraînement par imagerie mentale et sont entraînées par la pratique spécifique du ski.
On commence à mettre en place un véritable entraînement perceptif visuel, vestibulaire ou proprioceptif.
Tous les capteurs sensoriels (appareil vestibulaire, vision périphérique et centrale, appareil auditif, toucher) fonctionnent en synergie. Nous ne retenons ici que la vision et deux sens caractéristiques des skieurs alpins
- Le toucher de neige et le sens de la ligne (anticipation)
- La prise d’information visuelle dans le parcours
La trajectoire du skieur est organisée autour de sa vision centrale pour cibler un point (piquet pivot, point de corde ou relief). La visée fiXe ce point dans un univers où tout autre point est alors mobile (Ou optique). Le flux optique renseigne le skieur sur 1’e space et la durée qui le séparent de la cible (vision centrale avec l’eXJlanslon de la cible sur la rétine).
A l’arrivée de la cible dans l’espace corporel proche, le regard se fixe sur le point suivant en intégrant le dernier en vision périphérique. La descente est finalement réalisée sous la direction du regard qui saute
alternativement d’un point de fixation à l’autre, en discontinuité. La vision périphérique travaille en continu.
comment avoir de bonnes sensations à ski conseils aides astuces
Les informations se traduisent sous forme de pressions, vibrations, chocs et variations de charge et sont régulées par des mini mouvements du pied et les contractions musculaires quasi statiques qui le défonnent (kinesthésie). C’est une perception-action dont la grande sensibilité permet de développer les qualités dites de« glisseur» et de« toucher de neige». Le skieur doit s’adapter aux caractéristiques (dureté, accroche et glissement) du manteau neigeux produites par :
- L’épaisseur de la couche (relief plus ou moins marqué)
- Les effets des conditions météorologiques (pluie, chute de neige, température)
- L’exposition (soleil et vents)
- La formation de trous, de« badolles », de rails, de plaques de glace, de bourrelets
Comment adapter sa technique à ski
L’adaptation se fait au travers de sa tonicité musculaire. Elle doit être en accord (résonance) avec la dureté-élastic ité de la neige pour obtenir le meilleur compromis glissement -appui (toucher de neige). Le contrôle tonique du corps passe par la proprioception (degré de tension musculaire via les fuseaux neuromusculaires et les capteurs tendineux) et dépend du niveau du skieur (niveau émotionnel, concentration et. état affectif) et de son intention.
Bien reconnaître son slalom et parcours à ski
Le skieur-pilote sait lire le terrain, c’est à dire repérer instantanément les indices visuels pertinents pour ajuster sa ligne de course et ses appuis aux caractéristiques physiques du terrain et du tracé. Ce sens repose évidemment sur le contrôle visuel, sur la sensibilité du toucher de neige et sur la pensée tactique en anticipation.
Tactique et conseils en ski de compétition et course
Dès la reconnaissance, le skieur doit savoir repérer et mémoriser les difficultés du parcours et se donner des repères visuels (ou d’autre nature) à utiliser en course. En action, l’esprit du coureur est en anticipation, il imagine la suite (sortie de courbe, portes suivantes, figures ou mouvement de terrain) sur le plan visuel mais aussi proprioceptif Le skieur attend des perceptions précises à des instants précis tout au long du parcours :
« Pour devenir champion de ski, il ne suffit pas de traiter en permanence les autoformations des sens et corriger la trajectoire; il faut dérouler la course dans son esprit, en prédire les étapes et l’état des capteurs sensoriels, entrevoir les solutions possibles de chaque erreur, faire des paris et prendre des décisions avant que le geste soit fait.
Une intention, c’est ce que l’on cherche à faire après avoir identifié une solution. Elle porte essentiellement sur la tactique de course : la ligne de course, la zone d’appui fort, de relâchement.
Par exemple, avoir l’ intention de rester doux au contact skis-neige renvoie au toucher de neige, au sens haptique qui penne! au skieur d’apprécier la neige el ses réactions. La perception haptique correspond aux stimulations complexes des organes sensoriels qui résultent d’un mouvement du corps.
Comment réaliser les bons mouvements en ski de compétition
Le comportement du skieur est analysé à partir des facteurs suivants:
- de ses perceptions du contact skis-neige et des déséquilibres,de ses perceptions de l’environnement
- de sa vitesse
- de sa ligne de cote dans le tracé
- de ses aptitudes physiques et mentales
Comment bien gérer les inclinaisons en ski de compétition
ll nous paraît important de considérer les inclinaisons en 30 pour comprendre l’imbrication perpétuelle dans la performance de l’inclinaison dans le plan longitudinal et dans le plan latéral, comme un pendule en 3 dimensions. Elles contribuent à l’exploitation optimale de l’outil ski et illustre l’équilibre dynamique.
Une modification de l’ajustement du centre de gravité sur les skis (centrage), modifie la répartition des pressions, qui influe sur le glissement, l’accroche et la direction.
En ski le corps n’est jamais en équilibre. La gestion des déséquilibres permet de gérer les accélérations et décélérations successives. Plusieurs études ont montré que la capacité à se déséquilibrer vers le bas de la pente est un facteur de performance. Cette « dynamique» élu centre de masse du skieur est discriminante de la performance. Il convient néanmoins de ne pas rester continuellement en avant tout au long du virage. Les meilleurs skieurs commencent à revenir en opposition centré puis arrière un Jeu avant le déclenchement du virage et en phase terminale.
En virage, les forces exercées latéralement sont transformées en force dans l’axe de déplacement pour engendrer le mouvement (comme un tire-bouchon). L’accélération qui résulte de ce principe est relativement fiable par rapport à celle donnée par la gravité mais selon le principe d’inertie, il est plus facile d’entretenir de la vitesse que de la créer.
Ainsi, quand les skis ne sont pas divergents, ce principe est souvent insuffisant pour vaincre l’inertie du corps (le mettre en mouvement) mais il est suffisant pour entretenir la vitesse et assurer une fluidité au mouvement (vitesse uniforme ou accélération). Au même titre qu’une fusée, qui une fois lancée, n’a plus besoin d’un moteur très puissant et se détache de ses réacteurs de départ, l’effet tire-bouchon permet d’entretenir une vitesse créée au départ par la gravité.
Comment bien gérer les rotations en ski de compétition
Dans notre sport de pilotage, les rotations sont indispensables à la performance en courbe. Le senne de rotation est entendu ici au sens mécanique. Il s’agit d’utiliser les rotations des différents segments (tronc, bassin, bras, … ) afin d’agir sur les forces de réaction et ainsi agir sur les appuis et la trajectoire.
Les rotations du haut du corps correspondent souvent à un moment de rotation en réaction à la mise en rotation du bas du corps (conséquence).
La rotation en ski de compétition
Parfois, la rotation est générée par les forces internes du skieur et a des conséquences sur les forces externes. Le contrôle de la quantité des différentes rotations est donc fondamental sur l’efficacité.
L’évolution de l’ outil ski permet des effets directionnels coupés très performants, qui génèrent une énergie de rotation qu’il faut savoir maîtriser (contrôle des rotations).
La répartition des masses en ski de compétition
La répartition de nos masses segmentaires, autour de l’axe de rotation, joue un rôle important clans le contrôle des rotations puisqu’elle va permettre de moduler le moment d’inertie du corps, et par-là même faciliter ou réduire la rotation.
Comment réaliser de bons appuis à ski et en compétition
La charge est l’intensité de la force appliquée au ski. Elle dépend de nombreux facteurs et en particulier des actions musculaires des membres inférieur à mobiliser le centre de gravité par rapport aux appuis.
Les forces appliquées au ski en courbe engendrent des torsions qui permettent de varier l’angle de prise de carres tout au long du ski (faible prise en spatule, plus grande au patin et plus faible en talon).
La force de réaction normale varrie en fonction des mouvements de terrain ou des mouvements propres du skieur. En effet, lorsque le skieur effectue des mouvements verticaux, quels qu’ils soient, ceux-ci engendrent des phases d’allègement et de surpression. Ces phases sont toujours associées entre elles.
une phase d’allègement suit toujours une phase de surpression et vice versa. Plus l’amplitude et la vitesse des mouvements réalisés par le skieur seront importantes plus l’intensité de l’allègement ou de la pression le sera également.
La variation de la force de réaction normal pour le mouvement est donc un outil imposant pour permettre l’adaptation optimale aux terrain et à la vitesse.
L’intensité de la force d’appui (charge), l’emplacement du point d’application (inclinaison) et sa direction déterminent la trajectoire du skieur en fonction des caractéristiques mécaniques de la neige et du ski.
Comment gérer sa course de ski en compétition conseils et aides
Le timing est la synchronisation de l’action aux caractéristiques du milieu: relief, porte, etc. C’est un principe de performance indispensable à l’ajustement de la ligne de course et des actions motrices. Il
s’agit d’exécuter les actions au bon moment et selon le bon rythme. Le rythme désigne la succession des temps forts et des temps faibles qui structurent le geste. Le timing et le rythme correspondent à la structure temporelle de l’action. C’est respecter l’enchaînement d’ une séquence d’actions, d’une façon coordonnée, dans le temps. C’est un principe de performance. Il renvoie à la notion de« rythme» qui peul être réalisé à une fréquence élevée ou au contraire plus lente.
Comment progresser en ski de compétition conseils sur les tactiques en course
Les principes de performance sont des éléments techniques ou tactiques incontournables, utilisés par les meilleurs skieuses et skieurs mondiaux. On peut distinguer des principes de performances générales associés aux fondamentaux quel que soit le type de virage réalisé et des principes de performance spécifiques aux franchissements de la porte, aux sauts et à la zone de mise en action.