Fondamentaux du ski de compétition
Performance en ski de compétition
Augmenter les forces de contact ski neige pour créer des lignes de courses. Privilégier un appui fort et court, engendrant des freinages mais permettant d’allonger les phases de glissement et obtenir une ligne de course proche de la ligne de plus grande pente
Privilégier un appui plus progressif et dosé occasionnant moins de freinage mais diminuant les temps de glissement entre les appuis avec une ligne de course plus longue et moins proche de la ligne de pente
Le compromis dépend évidement de la géométrie du tracé, du profil, de la qualité de neige, de la vitesse et du matériel. Une étude réalisée par le département sportif et scientifique de la FFS a montré que la trajectoire
« tendue» pouvait induire une amélioration de la performance de l’ordre de 9 % par rapport à la taille la trajectoire plus la courbe.
Les forces engendrées sont alors différentes. L’effort au cours du virage pour la trajectoire tendue est significativement plus élevé (+ 8%). Cependant la forme de l’appui est également différente. En trajectoire dite «arrondie», l’effort est moindre mais dure plus longtemps. Au final, l’énergie développée par le skieur est quasiment égale dans les deux cas ( + 1 ,5 % pour le virage « tendu »).
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Le moment de roulis, qui correspond au moment de force qui incline les skis en prise de carre, augmente plus brutalement et de façon plus importante au cours du virage à trajectoire tendue que pour le virage « arrondi ». Cette augmentation de moment de roulis (inclinaison du ski latéralement) est due à l’augmentation des efforts en courbe.
Ces études ont été corroborées par d’autres études qui confirment que, pour’ une même vitesse, la plus grande force centripète est obtenue par des trajectoires plus tendues par rapport aux trajectoires «arrondies» (Zvan, 2003).
La trajectoire tendue peut être réalisée dans certaines portions de course à vitesse moyeru1e en pente raide et dans des tracés assez tournants. Ces principes restent valables pour du slalom et du slalom géant. Le danger de ce type de comportement gestuel est lié à la difficulté de mise en correspondance temporelle des actions par rapport au tracé imposé.
Skier proche de la ligne de pente en limitant les freinages en compétition
Voici l’évolution des trajectoires dans la progression du ru veau d’un skieur de manière schématique 1ère phase : concentration sur la porte. Un théorème de physique précise que pour un système conservatif (sans dissipation d’énergie) pour une vitesse quasi nulle ou faible et pour une pente uniforme, la trajectoire la plus rapide est celle qui ressemble à un cycloïde. Le chemin le plus long est ici le plus rapide. Par contre dans le cas de vitesse plus élevée (30-40 km/h), la trajectoire la plus rapide est la plus tendue. Certaines études précisent que les trajectoires tendues en slalom sont corrélées à la vitesse: le passage de deux portes mais que dans la pratique, elles confirment que le skieur a besoin d’avoir une gamme complète d’habilité (adaptation).
Limiter le chemin parcouru en ski de course
Selon Zimmer and Holzner 1997, il n’existe pas de trajectoire idéale pour toutes les situations. C’est donc bien un choix à faire plutôt qu’une solution prédéterminée. L’application de ce principe participe à expliquer l’ intérêt de la « dérive». En effet, le virage peut être considéré, selon Schreier, comme un virage ricochet où la mise en dérive permet d’ obtenir des trajectoires plus tendues en gérant le virage par pivotement et par allègement des
skis.
La mise en dérive des skis par diminution des forces de contact ski neige (traits rouges) permet de suivre une trajectoire tangentielle (principe de conservation de la vitesse) et les skis de pivoter vers un nouveau rayon. La trajectoire en amont/ et en aval peut être plus directe.
Skier sur des enchaînements fluides en ski de course
La notion de fluidité est associée à une approche globale des forces mises enjeu pour évaluer la performance. La cinématique, en mesurant la vitesse et l’ accélération créées au niveau du centre de gravité du skieur peut évaluer les « à-coups» existant au cours d’un virage ou de l’enchaînement de plusieurs virages. Les variations de vitesse du centre de masse selon l’axe avant -arrière occasionnent au cours d’un virage de très grandes variations d’énergie cinétique (énergie associée au mouvement). Même lorsque ces variations de vitesse sont faibles, le coût énergétique peut être important.
Ainsi, la variation de vitesse entrâmes la variation d’énergie environ dix fois plus importante selon l’ axe avant-arrière que selon l’ axe latéral (inclinaison latérale). Ce qui coûte, ce sont les successions d’accélérations et décélérations. Pour optimiser la gestuelle du skieur, il convient que celui-ci entretienne une vitesse uniforme et-ou une accélération longitudinal le la plus uniforme possible. L’observation de la silhouette générale du skieur permet à un oeil aiguisé, de détecter les grandes variations de vitesse que forme le skieur, de loin. Cela met en avant, l’intérêt de ne pas avoir d’ observables trop précis, dans un premier temps, pour se faire une idée de la qualité d’une gestuelle.
Adapter la ligne de course aux différents reliefs en compétition
Bien que les skieurs les plus rapides tendent à utiliser des trajectoires plus courtes, il est possible d’observer des skieurs qui ont des trajectoires longues et qui, malgré tout, obtiennent des performances supérieures en ayant des forces de frottement inférieures.
La détérioration des conditions de neige jouait un rôle déterminant sur la trajectoire. Les auteurs rappellent d ‘ailleurs que la trajectoire est essentiellement une conséquence des forces de contact ski-neige et que les skieurs doivent être capables de diversifier leurs choix de trajectoire en fonction des conditions extérieures.
Ce qu’il faut savoir pour la compétition à ski le slalom et la course
Un virage se découpe en phases. On distingue une phase de déclenchement et une phase de conduite. La phase de déclenchement correspond à la zone de changement de carre. La phase de conduite peut être fractionnée en 3 parties.
- Le déclenchement sert à initier un effet directionnel
- la conduite le met en oeuvre et dirige le mobile skieur-skis selon une trajectoire courbe.
- L’accroche procurée par un effet directionnel est nécessaire en deuxième partie de virage, alors qu’elle n’est pas toujours en entrée de virage.
Initier un effet directionnel peut se traduire:
- par un changement de carres et une inclinaison rapide (enchaînement boucle/boucle)
- par un lâchage de carres, la mise à plat des skis et un mouvement d ‘anticipation du haut du corps pour exploiter la ligne de pente et favoriser le glissement.
Cette phase se termine dès que l’effet directionnel devient dominant sur l’attraction de la pente. L’attraction de la gravité dans une pente joue un rôle différent dans les deux phases délimitées par la ligne de pente. Dirigée vers l’aval, elle favorise l’entrée du skieur dans la pente et s’oppose à sa sortie.
La gestion des inclinaisons du skieur de compétition
Les inclinaisons du corps se repèrent dans le plan avant-arrière et dans le plan latéral. Elles sont très souvent obliques. Pour toute variation de pente ou de qualité de glissement, l’athlète doit ajuster son inclinaison longitudinale pour conserver son centrage sur le même centre d’ appui. S’ incliner ne veut pas toujours dire passer d ‘une position intermédiaire à une position d’avancée ou de recul. Il faut s’incliner vers l’avant pour rester perpendiculaire à la pente si celle-ci augmente ou vers l’arrière si elle diminue.
Lors d’une courbe, le skieur doit être incliné vers l’ intérieur pour s’équilibrer. Dans son propre repère, il agit en fonction de ses propres sensations pour gérer l’orientation et l’intensité des forces de réaction. Le mouvement d’ inclinaison latéral est une action rarement dissociable d’une manœuvre de carres.
Inventaire des savoir faire techniques performants
L’angle de prise de carres est directement lié à l’ inclinaison latérale du tibia et peut s’obtenir par une gestuelle plus ou moins dissociée :
- L’inclinaison globale étant toujours présente dans l’évolution, son dosage est difficile à percevoir. Elle dépend de la trajectoire désirée par le coureur et de sa vitesse.
- L’angulation: c’est l’ augmentation de l’inclinaison des membres inférieurs avec la compensation plus ou moins grande du buste vers l’extérieur de la trajectoire.
- La poussée latérale des genoux, vers l’aval ou vers l’amont. Les deux dernières actions sont considérées comme des régulateurs possibles de l’angle de prise de carres. L’angulation conditionne la transmission de la charge et favorise l’équilibre latéral. Les genoux dosent l’angle de prise de carres.
Ces éléments d’inclinaison latérale sont souvent combinés à des éléments d’inclinaison longitudinale vers l’avant pour maintenir le corps perpendiculaire à l’accentuation de la pente et pour centrer les pressions sur l’avant des skis:
- La flexion des chevilles
- L’avancé bas du buste (contrôle du buste en compensation) : l’inclinaison du buste, relié au bassin par la ceinture abdominale gainée, permet d’orienter les forces de réaction.
La gestion des rotations en ski de compétition
La rotation désigne un lancement initial de tout le corps (ou seulement de la partie haute) dans la direction latérale au déplacement, sans prédominance du mouvement vertical.
Dans la progression de l’enseignement du ski, c’est une action motrice ayant pour objet de permettre le pivotement des skis et son contrôle (initié au déclenchement et régulé dans la conduite).
L’ action de rotation combinée au mouvement vertical ou à la réaction d’appui au déclenchement, peut induire des effets directionnels dérapés en conduite. Ces actions combinées permettent d’exploiter la phase d’ allègement au déclenchement (extension pivoté et retour d’angulation).
On peut limiter au maximum l’amplitude de pivotement de ses skis par des actions de pilotage.
Au déclenchement:
- La réaction d’appui, le mécanisme le plus simple à acquérir semble être le redressement orienté. Grâce à l’indépendance des jambes, c’est l’action musculaire de redressement de la jambe amont (ou extérieure à la future courbe) pour créer l’inversion d’ inclinaison. Le centre de gravité se déplace vers l’aval en l’absence de mouvement de rotation. C’est le mécanisme de changement de carres lent, qu’il faut savoir doser pour gérer l’inversion d’ inclinaison.
- Pour minimiser les effets d’une réaction d’ appui, d’un mouvement de terrain ou obtenir un changement de carres rapide, les athlètes semblent privilégier une flexion, un repli ou un avalement. combiné à un retour d’anticipation. L’attitude basse permet d’augmenter les actions latérales des genoux et d’agir sur la charge avant le franchissement de la ligne de pente (si on le souhaite). Le changement de carres est obtenu par relâchement musculaire, par poussée de genoux vers l’aval ou par le retour d’anticipation. Les « rotations» désignent ici l’ensemble des actions de pivotement. C’est un sens générique tel qu’ il est employé en biomécanique et dans la plus part des analyses sportives.b) Inventaire des savoir-faire performants
L’orientation du haut. du corps:
En anticipation, est une attitude où l’orientation du haut du corps vers l’aval précède le changement de carres dans le déclenchement du virage.
En opposition, est une attitude où le haut du corps prend volontairement du retard par rapport au pivotement des skis pendant la conduite.
Le retour d’ anticipation est un mouvement de rotation qui succède à l’orientation du haut du corps vers l’ aval et provoque le changement de carres dans le déclenchement d ‘un virage. Ce mouvement permet de dissocier la trajectoire de son corps de celle de ses skis.
L’ouverture des bras augmente le moment d’ inertie du haut du corps si le skieur est dissocié ou de l’ensemble du corps s ‘il ne l’est pas. Elle participe au contrôle des rotations principalement dans la zone directionnelle et la zone de glissement. Elle permet également le dosage des pivotements dans la zone directionnelle.
L’orientation du bassin joue sur la réaction des appuis (intérieur 1 extérieur) et penne! la solidarité des appuis par effet de« torsion ». Cette orientation a d’ail leurs une action directe sur l’ importance de la fente (écart longitudinal des pieds)
La gestion de la charge du ski de compétition
La charge, peul être modifiée par le mouvement vertical. Elle peul augmenter (surcharge), diminuer (allègement) ou être maintenue constante (étalement). Les actions verticales visent à réaliser correctement le virage souhaité (choix du mécanisme de déclenchement, effet directionnel et choix de la trajectoire) en s ‘adaptant à la consistance de la neige et aux reliefs. En position statique sur le plan vertical, lors d’une conduite coupée, tout skieur, après le franchissement de la ligne de pente, ressent progressivement l’augmentation des pressions par l’attraction de la pente et l’ augmentation de l’ angle de prise de carres.
La surpression dans certaines parties du virage joue sur l’ effet directionnel et peut nuire au glissement et à la précision du déclenchement futur. La réaction d ‘appui consécutive à une surpression, est un allègement induit, entre autres, par les qualités élastiques des skis, des chaussures et du corps.
La charge peut inciter à la continuité du glissement et /ou à la recherche de la constance du contact ski neige par des actions verticales:
- Avec déplacement du centre de gravité (flexion, extension)
- Sans déplacement du centre de gravité (repli, déploiement, avalement)
- Avec faible déplacement du centre de gravité (isométrie active ou contraction isométrique)
L’extension est un redressement des membres inférieurs à partir d’un appui au sol. Lors du blocage (arrêt) du redressement, si celui-ci est un tant soit peu dynamique, il y a diminution de pression entre les skis et la neige
Le déploiement est un allongement de l’ensemble du corps, sans mobiliser le centre de gravité.
La poussée isométrique (mise en tension) : il s’ agit d’un appui qui permet l’augmentation de la raideur (capacité à restituer l’énergie) des articulations des membres inférieurs.
Le repli est une diminution de l’amplitude générale du skieur par flexion synchronisée des articulations (genoux, hanches, buste) n’occasionnant pas de modification significative de la trajectoire du centre de gravité. Cette action engendre essentiellement un effet sur la charge.
L’avalement est une montée des cuisses devant le buste qui fléchit plus ou moins. Il s ‘apparente soit à une flexion relâchement, soit à un repli, et dans ce cas, il peut être plus ou moins actif.
La flexion est un abaissement volontaire du centre de gravité par relâchement musculaire, provoquant une diminution de pression entre les skis et la neige.